Veillée de Noël : Siméon, un brave cordonnier
Lecteur :
Un brave cordonnier appelé Siméon se trouvait seul, un soir de Noël. Il n’avait pas d’enfants et sa femme l’avait quitté pour d’autres cieux. Il était occupé à ranger son atelier quand tout à coup, une lumière étincelante envahit la pièce et il entendit une voix lui dire :
Le Seigneur :
« Siméon !... Siméon !... Je suis Dieu, et ce soir, je viens chez toi. »
Lecteur :
Tout ébahi, le cordonnier se dit :
Siméon :
« Dieu… ? Chez moi ! Quel honneur ! … »
Lecteur : et il se mit à nettoyer sa cuisine, à préparer une belle table et un repas plus copieux et savoureux que d’habitude. Bientôt, on frappe à la porte.
Siméon :
« Le voilà qui arrive ! »
Lecteur : Et il court ouvrir. Hélas ! C’était un enfant qui pleurait.
Siméon :
« Pourquoi pleures-tu mon bonhomme ? »
L’enfant :
« J’ai perdu mon chemin et maman va s’inquiéter. »
Siméon :
« Ne t’inquiète pas, je vais te ramener chez toi. »
Lecteur :
À peine de retour, voilà qu’on frappe de nouveau à sa porte. Il se précipite… Oh non ! C’était une vieille dame toute transie de froid.
Siméon :
« Entrez, chère dame, vous n’allez pas rester dehors avec ce temps ! Venez prendre une tasse de café bien chaud, cela vous réchauffera. »
Lecteur :
Une fois réconfortée, l’ancienne le remercia et repartit. Le temps passait et le petit cordonnier commençait à s’inquiéter. Tout à coup, on frappe à la porte.
Siméon :
« Cette fois-ci, c’est lui, j’en suis sûr ! »
Lecteur :
Mais quelle surprise ! C’était un mendiant, et dans quel état ! Sale, avec de vieux habits tout rapiécés et des chaussures trouées.
Siméon :
« Entrez, mon ami, il se fait tard, j’attendais un invité de marque et il n’est pas venu. Nous allons partager ensemble le repas que j’ai préparé. »
Le repas et l’adieu
Lecteur :
Lorsqu’ils eurent fini de manger, le mendiant le remercia chaleureusement et fit mine de partir.
Siméon :
« Vous n’allez pas repartir comme ça dans cet état. Tenez, prenez ce manteau, il n’est pas tout neuf mais il vous tiendra chaud, et mettez ces chaussures que j’ai terminées cet après-midi. »
Lecteur :
Puis, il le ramena à la porte et revint tout triste de n’avoir pas vu le visiteur annoncé. Fatigué par une si longue journée, Siméon s’endormit sur la table. Lentement la pendule égrena les douze coups de minuit. Une lumière aveuglante de nouveau l’envahit, et la même voix se fit entendre :
Le Seigneur :
« Siméon ! Siméon ! »
Siméon :
« Mais, Seigneur, pourquoi n’es-tu pas venu ? »
Lecteur : Dit Siméon dans un bâillement.
Siméon :
« Je t’ai attendu toute la soirée. Pour toi, j’avais tout rangé, mis une belle nappe et préparé un bon repas. Mais dis-moi, pourquoi n’es-tu pas venu ? »
La révélation
Le Seigneur :
« Mais, je suis venu ! Le petit garçon qui pleurait, c’était moi. La vieille dame toute transie, c’était moi. Le mendiant affamé, c’était encore moi ! Siméon, je te remercie. »
Lecteur :
« Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu, mais à ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. » (St Jean)